Contrat majeur pour Thales, qui va déployer son avionique à bord des …

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« Ce contrat constitue un élargissement de notre présence dans les programmes d’Airbus, se félicite Yannick Assouad, directrice générale adjointe avionique chez Thales. Désormais, Thales pourra équiper en suite avionique non seulement l’A320, mais aussi l’A330 et l’A350, aussi bien pour des avions neufs que pour de la modernisation d’avions anciens. » Le système de gestion de vol (FMS en anglais, pour Flight Management System), ne se résume pas à une simple solution logicielle. Thales fournira à la fois le calculateur, le logiciel ainsi que toute l’interface homme/machine (les écrans) de son système de gestion de vol.

Bonne nouvelle pour les sites français

Dans le détail, le système de gestion de vol, véritable cerveau de l’avion, est sélectionné par les compagnies aériennes sur proposition des avionneurs, faisant partie des équipements dits SSFE (Selected Seller Furnished Equipment). Thales ne sera donc pas le seul à pouvoir fournir les appareils d’Airbus, mais cette sélection dans le cadre d’un appel d’offres lancé fin 2021 lui permet de rester dans la course face à ses deux principaux concurrents sur le segment avionique que sont General Electric et Honeywell. L’un des deux n’aurait pas été retenu par Airbus.

Ce succès commercial tombe à pic pour Thales, dont la branche avionique a été fortement chahutée par la crise du transport aérien en raison de la pandémie mondiale. Entre 2019 et aujourd’hui, les effectifs de la branche avionique sont passées de 12 000 à 9 500 personnes, et s’élèvent à 6 000 en France désormais. « Lors de la crise, pour conserver nos compétences, nous avions transféré certains postes d’ingénieurs vers d’autres activités du groupe, convient Yannick Assouad. Ce contrat avec Airbus contribue déjà à générer un flux inverse, car il induit un surcroît d’activité. »

Ce contrat structurant va participer à redonner de l’activité à plusieurs sites français de Thales. C’est le cas en particulier de Toulouse (Haute-Garonne) et de Valence (Drôme), où a été développé ce nouveau système de gestion de vol, et dans une moindre mesure celui de Bordeaux (Gironde). Ce n’est pas tout. Sont également de la fête les implantations basées à Vendôme (Loir-et-Cher), chargée de l’assemblage final et de l’intégration logiciel, et à Moirans (Isère), spécialisée quant à elle dans les éléments de visualisation.

Le système de gestion de vol, un volet de l’avion vert

En France, cette victoire recèle une saveur particulière. Fin 2019, Thales avait dévoilé à Toulouse sa suite avionique de nouvelle génération, dénommée PureFlyt, développée sur ce même site. Aujourd’hui, le groupe récolte les fruits d’une dizaine d’années de développement, cette solution étant désormais spécifiée pour les programmes d’Airbus. A l’époque, les équipes de Thales avançaient un argument commercial de poids : cette nouvelle suite avionique permet une réduction des coûts opérationnels d’une compagnie aérienne située entre 100 000 et 500 000 dollars par avion et par an. Soit une économie potentielle comprise entre 10 millions et 100 millions de dollars par an sur l’ensemble d’une flotte…

Pour Airbus, l’enjeu est de mettre ses avions à l’heure de la connectivité et de systématiser l’optimisation des trajectoires. « Contrairement à la suite avionique de précédente génération, celle-ci va permettre de relier l’avionique au monde extérieur, résume Yannick Assouad. Pour l’heure, le pilote doit par exemple faire appel au contrôle aérien pour obtenir des informations et les intégrer manuellement pour modifier la trajectoire de l’avion. » Avec la nouvelle suite avionique, les calculs de trajectoire s’effectueront automatiquement et en temps réel. A la clé : une réduction de la consommation de carburant comprise entre 10 et 15%.

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