La technologie censée propulser la prochaine génération d’avions commerciaux pourrait avoir des applications plus cosmiques, selon la NASA.
L’agence spatiale a annoncé lundi une nouvelle collaboration avec le constructeur d’avions électriques Archer Aviation pour explorer comment les systèmes de cellules de batterie de l’entreprise, conçus pour son taxi aérien phare Midnight, pourraient un jour être appliqués à l’espace.
Selon les partenaires, l’un des principaux objectifs de la collaboration est d’assurer le leadership américain dans la prochaine génération de transport aérien. Il fait suite à des simulations de taxi aérien menées par la NASA avec le concurrent d’Archer, Joby Aviation, et toutes deux font suite au premier vol de taxi aérien électrique au monde pour un client payant, réalisé par la société chinoise EHang en décembre. EHang a également commencé les livraisons à ses partenaires opérationnels.
Le leadership industriel d’Archer, Joby et d’autres fabricants américains de taxis aériens est concurrencé par des entreprises chinoises telles que EHang et AutoFlight, ainsi que par des concurrents européens tels que Volocopter. Les législateurs et les agences gouvernementales américaines craignent que ces entreprises ne nuisent aux entreprises américaines en les devançant en termes de lancement et d’expansion commerciale.
« De nombreux pays à travers le monde défient les États-Unis dans cette nouvelle ère de vol, et notre pays risque de perdre sa position de leader mondial à moins que nous ne travaillions ensemble, gouvernement et industrie, pour garantir que nous saisissions l’occasion et pions cette nouvelle ère de vol. technologie aéronautique, qui profitera à tous les Américains », a déclaré Adam Goldstein, fondateur et PDG d’Archer.
Le projet initial de la NASA étudiera et testera les batteries d’Archer pour voir comment elles peuvent prendre en charge en toute sécurité les opérations de mobilité aérienne avancée (AAM). L’objectif est de valider la technologie des taxis aériens électriques à décollage et atterrissage vertical (eVTOL) comme Midnight, des conceptions électriques à décollage et atterrissage conventionnels (eCTOL) telles que le CX300 de Beta Technologies, et potentiellement même son utilisation dans l’espace.
Selon Archer, l’accent initial mis sur la sécurité des cellules de batterie fait partie d’un « partenariat beaucoup plus large » avec la NASA dans le cadre d’un accord Space Act pour l’avancement de la technologie des avions eVTOL « critiques pour la mission ».
La société estime que la maturation de la technologie des cellules de batterie, en particulier, sera la clé de la production de masse aux États-Unis et de l’adoption des taxis aériens eVTOL et d’autres services AAM. Après les tests, elle prévoit de partager les résultats avec l’industrie pour l’aider à développer des chaînes d’approvisionnement en systèmes de batteries plus efficaces.
« AAM promet d’apporter des avantages publics substantiels à nos communautés, notamment en transformant la façon dont les communautés urbaines et rurales vivent et se déplacent en maximisant la mobilité, en renforçant les options de fret et de logistique et en créant des voies vers des emplois dans le secteur manufacturier et d’autres échelles d’opportunités sociales et économiques », a déclaré Archer. dans un communiqué de presse. « La conception, le développement et la production en série de batteries et de moteurs électriques spécialement conçus pour les avions électriques sont essentiels pour libérer ce potentiel. »
Les batteries d’Archer sont conçues spécifiquement pour alimenter le groupe motopropulseur électrique exclusif de Midnight, que la société commence à fabriquer en masse. Le facteur de forme cylindrique de la cellule « a des antécédents en matière de sécurité, de performances et d’évolutivité prouvés au cours de décennies de fabrication en série, déployés dans de nombreuses applications à l’échelle mondiale, y compris dans des millions de véhicules électriques ».
La NASA testera les capacités de sécurité, d’énergie et de puissance du système de batterie à l’aide de l’installation européenne de rayonnement synchrotron (ESRF), l’une des installations de rayons X à grande vitesse les plus avancées au monde. Il cherchera à comprendre comment les cellules fonctionnent dans des « cas d’abus extrêmes », peut-être pour simuler l’environnement hostile de l’espace.
La NASA – qui, outre Archer et Joby, collabore avec l’US Air Force et d’autres partenaires sur une série d’initiatives AAM – est l’une des nombreuses agences gouvernementales visant à affirmer le leadership américain dans l’aviation émergente.
AFWERX, la branche innovation de l’Air Force, travaille avec Archer, Joby et de nombreux autres fabricants dans le cadre d’une série d’accords de « contrepartie ». Les fabricants ont accès aux ressources et aux commentaires de l’Air Force qui peuvent accélérer le développement, les tests et la commercialisation des avions, et l’Air Force peut explorer des cas d’utilisation de défense pour des technologies qui ne sont pas encore sur le marché. AFWERX collabore également avec la FAA pour partager des données et des capacités d’essais en vol.
La FAA a été chargée de diriger la croissance de l’industrie nationale de l’AAM. Jusqu’à présent, l’agence a publié un concept d’opérations AAM, qui servira de premier plan de réglementation et de règles opérationnelles pour permettre une mise à l’échelle. La première étape de ce plan est détaillée plus en détail dans le plan Innovate28 du régulateur, un calendrier d’objectifs et d’étapes culminant dans les opérations initiales de l’AAM au moment où les Jeux olympiques d’été de 2028 arriveront à Los Angeles.
Cependant, les États-Unis pourraient avoir quatre ans de retard sur leurs concurrents mondiaux : l’allemand Volocopter, le chinois AutoFlight et plusieurs autres constructeurs non américains prévoient de présenter ou de lancer commercialement leurs taxis aériens aux Jeux olympiques de Paris cet été.
Archer et Joby prévoient d’entrer en service en 2025, en attendant la certification de type de leurs avions respectifs. Mais même s’ils arrivent sur la scène après leurs homologues étrangers, l’opportunité de diriger demeure. Les participants ultérieurs seront en mesure d’évaluer les succès (ou les échecs) de la première vague d’avions. Grâce à des collaborations telles que celle entre Archer et la NASA, ils disposeront de plus de temps pour rechercher des opérations sûres et à grande échelle.
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